Par Vinnie MacIsaac, 12 Avril 2022.
Il faisait sombre. La nuit était longue et l’aube promise se faisait attendre.
Vivre dans la morosité et l’incertitude, en étant forcé d’exister, tout en sentant ses forces s’amenuiser n’est pas viable, que cette période soit longue ou pas. Vous vous persuadez que la lutte sera bientôt terminée, mais cela ne rend pas aujourd’hui plus tolérable, et ne garantit une prévision optimiste pour demain.
C’est ce que j’ai souvent ressenti durant la pandémie, vous aussi peut-être, et peut-être le ressentez-vous encore. Peut-être manquiez-vous déjà d’énergie avant la pandémie. Le fait d’évoquer la pandémie peut déplaire à certains d’entre vous, parce que cela a fait remonter à la surface le fait de se sentir fatigué et triste.
Certains jours, pendant la pandémie, on avait l’impression que tout le monde était divisé. La misère de la pandémie a parfois été aggravée par des problèmes communautaires, comme par exemple la révolte du mouvement anti-vax. Dans certains pays un climat incitant presque à la guerre était palpable.
Ce ne sont là que quelques-uns des facteurs de stress communs, auxquels s’ajoutent les traumatismes individuels que vous avez pu subir au cours de ces dernières années.
Oui, je sais, vous attendez que je dise : “La situation s’améliore.” “C’est presque terminé.” “Ce ne sera plus très long maintenant.” Mais cela ressemble un peu à certains sermons que j’ai entendus, des sermons contenant des promesses d’un avenir meilleur ayant pour but de nous motiver. En tant que pasteur adventiste je comprends la puissance que peut produire un sermon évoquant la “bienheureuse espérance” ou “les signes des temps”. Pourtant, la vérité est que le Covid-19, comme tous nos facteurs de stress – comme le péché lui-même – nous accompagnera, sous une forme ou une autre, jusqu’à la fin.
Cela ne veut pas dire qu’il va nous dominer, mais cela signifie que ses effets vont nous accompagner bien plus longtemps que nous ne l’avions imaginé. Les dommages à long terme sur la santé mentale et émotionnelle devraient être l’une de nos plus grandes préoccupations, sans parler de l’impact sociologique – des changements qui pourraient s’avérer être les plus grands changements culturels depuis qu’existe la presse écrite. L’un de ces changements est par exemple le fait de participer à des réunions ou des services religieux par Zoom. Il n’était pas dans nos habitudes de suivre un service religieux par Zoom.
Changés pour toujours
Ce que je veux dire, c’est que la douleur est durable, elle n’est pas éphémère. La vraie douleur a besoin de plus que de vagues promesses pour nous faire lever le matin. La vraie douleur, si elle doit être vécue et endurée, nécessite une dose d’espoir qui ne se satisfera pas d’un grand nombre de sermons, quelle que soit l’éloquence du pasteur. Il nous faut, il vous faut des preuves, pas seulement des promesses.
Lorsque je parle de douleur, j’évoque dans cet article la pandémie, car c’est la seule douleur partagée par tous les habitants de la planète. Mais cela ne minimise en rien toutes les autres douleurs du monde ! Certains vivent dans une situation d’abus permanents, ou luttent contre une dépendance chronique, un traumatisme ou des problèmes d’estime de soi. Certains luttent contre leur chair et leur nature même, tandis que d’autres sont les victimes de personnes égocentriques qui les mésestiment et profitent d’elles. La pauvreté, l’oppression, le racisme et toutes les formes d’injustice vont en augmentant sur notre planète.
Il faisait sombre. La nuit était longue et l’aube promise se faisait attendre.
Le tombeau est vide
Vivre dans la morosité et l’incertitude, en étant forcé d’exister, tout en sentant ses forces s’amenuiser n’est pas viable. C’est pourquoi l’on peut dire que le tombeau est vide. Ce n’est pas la vague et lointaine promesse d’un prédicateur désireux de rassurer son auditoire. C’est un fait avéré. Cet évènement a eu lieu. Il est terminé.
Le tombeau est vide, afin que vous soyez remplis. Le fait que le tombeau soit vide n’est pas une promesse. Le fait que Jésus ait été crucifié sous Ponce Pilate est un évènement confirmé par l’histoire [1]. C’est par la foi que nous croyons en sa résurrection. Nous savons qu’Il a été crucifié. Les témoignages de ses disciples, les affirmations de certains de ses ennemis – comme par exemple Saul de Tarse, alors persécuteur de l’église, témoin de Jésus ressuscité, et devenu croyant – confirment tous qu’Il a vaincu la mort !
Le secret pour surmonter l’obscurité de ce monde déchu et sa douleur réelle et durable ne consiste pas à regarder loin ce qui reste à accomplir, mais se remémorer et garder à l’esprit ce qui a déjà été accompli !
La prophétie nous annonce de belles promesses, des promesses nécessaires. Les promesses de la prophétie sont, j’en suis sûr, de vraies promesses. Mais la promesse du tombeau vide n’a pas été faite pour le futur. Bien qu’elle fasse partie du passé, elle est présente pour nous maintenant et nous accompagne vers l’avenir. Le fait que le tombeau de Jésus soit vide confirme que Jésus a déjà vaincu la mort.
Et le fait qu’Il ait vaincu la mort est aussi certain que la fin des temps à venir.
Il faisait sombre. La nuit était longue et l’aube promise se faisait attendre. Vivre dans la morosité et l’incertitude, en étant forcé d’exister, tout en sentant ses forces s’amenuiser n’est pas viable. C’est pourquoi gardons en mémoire la réalité du tombeau vide.
[1] “L’un des faits les plus certains de l’histoire est que Jésus a été crucifié sur ordre de Ponce Pilate, Gouverneur Romain de Judée.” – Bart Ehrman, spécialiste du Nouveau Testament.
Vinnie MacIsaac est Pasteur de l’église adventiste Solid Rock d’Arlington, Virginie.
Source : Adventist Today